Coupe interscolaire de slam : La joie est immense, Labé ramène la coupe à la maison
Les jeunes de Labé se distinguent de plus en plus sur la scène nationale. Généralement quand il s’agit de salam, ils sont les meilleurs ou sont parmi les meilleurs. A Labé, il est difficile de parler de slam sans mentionner le nom du Philanthrope. En effet, depuis quelques années dans l’ombre et seul, il se bat pour former des jeunes à la poésie orale. Sa lutte commence à porter fruit.
Oumar Sadio Diallo par le biais de ses ‘’élèves’’ ramènent enfin un prix au sein de la ville. Labé est sacrée championne de la coupe interscolaire de slam à la clôture des 72h du livre le 25 avril 2022. La joie est immense chez le secrétaire général de la ligue nationale de slam et le président de la ligue régionale de slam à Labé. Nous avons entre autres recueilli les sentiments du représentant du salam à Labé suite à cette victoire. Bonne lecture !
Comment ces jeunes construisent les textes, parlez-nous de vos inspirations et des rôles que vous jouez ?
Parlant de la construction des textes des jeunes, à la base, nous les initions en technique d’écriture pour être eux-mêmes les auteurs de leurs œuvres. Parlant de mon inspiration, moi je le tire de partout c’est à dire je m’inspire de tout (de la vie, de la nature, de l’amour, des échecs et des succès…).
Quelles sont les difficultés liées à votre « métier » à Labé, et quels sont vos liens avec les autres slameurs de la Guinée ?
Parlant des difficultés rencontrées à labé, nous pouvons souligner en premier lieu le manque de soutien et d’encouragement de la part des autorités. Le manque de bibliothèque riche en document, le manque d’espace approprié pour des scènes de déclamation. Nous nouons de bonnes relations avec les autres slameurs, vu que déjà y’a la ligue nationale de slam qui regorge en son sein tous les slameurs du pays et ça y va même au-delà de nos frontières. En vrai, tous les slameurs sont de la même famille. On est réuni par la plume et la scène.
Vous êtes titulaire de combien de trophées (prix) ?
Nous avons participé à plusieurs compétitions nationales de slam où on s’est démarqué positivement et on a marqué des esprits. Mais parlant de trophées côté slam c’est le prix CIS SLAM (concours interscolaire de slam) que nous avons d’abord remporté. Et nous espérons que c’est l’ouverture vers un chemin glorieux parce que les slameurs de labé sont plus que déterminés vu que Labé est aujourd’hui la capitale du slam.
Quels sont vos conseils aux jeunes qui veulent faire du Slam, que faut-il avoir pour être un bon slameur?
Parlant de la recette pour devenir un bon slameur, je pense qu’en premier lieu il faut être un passionné c’est-à-dire avoir l’amour de la chose.
Deuxièmement, il faut être un lecteur acharné, parce que la lecture contribue au renforcement de la plume, et le slameur est celui qui sait écrire mais aussi déclamer publiquement ce qu’il a écrit. Chaque slameur se doit d’être original dans son style donc chacun peut être meilleur à sa façon. Mais pour être un bon slameur il faut se donner beaucoup d’énergie. Travailler sa plume, sa voix et son style de déclamation. Accepter d’être coacher par quelqu’un qui a plus d’expérience car le slam c’est comme le sport, les slameurs ont toujours besoin d’un préparateur pour avoir le résultat escompté surtout lors des compétitions.
Est-ce que le slam est un métier? On s’en sort avec financièrement ?
Le slam est bel et bien un métier artistique, il y’a des slameurs qui vivent de leur art. C’est pour vous dire qu’on peut faire de notre passion un fonds de commerce. Il suffit juste de bien travailler et se planifier. Aujourd’hui si tu es un bon slameur tu peux faire le tour du monde parce qu’on peut te solliciter partout comme les autres artistes et tu peux toi-même organiser des événements slam qui pourront être rentables. Mais une chose est à signaler, le slam se veut beaucoup plus éducateur et unificateur. L’argent c’est bien mais l’éducation des gens c’est mieux.
Un groupe de jeunes a participé aux 72 h du livre à Conakry, il revient avec un trophée, quels sont vos sentiments et comment sont-ils accueillis à Labé?
Effectivement, une équipe de jeunes slameurs de labé a participé au concours interscolaire de slam organisé par le club J’Articule en collaboration avec la ligue guinéenne de slam et Dieu merci l’équipe de Labé a été sacrée championne nationale devant les régions et préfectures qui ont participé à la grande finale qui s’est tenue à la clôture des 72h du livre. Je suis animé d’un sentiment de joie et de fierté par rapport à cet exploit de cette équipe de jeunes slameurs. Je suis persuadé que cette victoire, c’est le fruit d’un travail d’équipe. Aujourd’hui si Labé est la capitale du slam guinéen c’est grâce à la contribution et à la participation de tous les slameurs de Labé. Et nous n’allons pas nous arrêter là, ou rester là à dormir sur nos lauriers. Cette victoire nous galvanise davantage et on va continuer à travailler d’arrache-pied pour se maintenir au sommet parc que à Labé du talent il y’en a pleinement.
Quel est votre message à l’endroit des autorités de Labé ?
Mon message il est simple, je dirai aux autorités de Labé de donner de l’espoir aux jeunes parce que à chaque compétition ils participent au nom de la région mais sans accompagnement de quelconque nature. Aujourd’hui, les jeunes avec leurs moyens de bord ont réussi à hisser la région de Labé au sommet sans accompagnement des autorités. C’est pourquoi, nous les demandons de faire de leur mieux pour accompagner les jeunes et ça à tous les niveaux pas que dans le domaine du slam. Aujourd’hui nous avons à labé des jeunes qui se démarquent dans tous les secteurs et qui ont besoin de l’appui moral ou financier des autorités, je pense qu’elles doivent y penser.
La Rédaction