Ousmane Kourouma (Ouspé) : Un « enfant » de la culture (Album)
Ousmane Kourouma est journaliste. C’est aussi un animateur formateur, opérateur culturel, beat maker, ingénieur du son, auteur-compositeur. Est-ce que ces différents métiers sont parmi les plus payants en Guinée ?
Ils sont payants à condition que ceux qui les pratiquent soient bien formés. La politique gouvernementale et institutionnelle doit aussi les soutenir. A Bamako par exemple vous trouverez qu’un journaliste est rémunéré à 800 000 CFA le mois alors qu’en Guinée les patrons de presse préfèrent commencer par 450 000 GNF.
Un auteur peut toucher en six (6) mois des millions de CFA dans les pays voisins. Chez nous, il comptera que sur 500 000 GNF au minimum et s’il est bien diffusé par les sociétés de téléphonie il peut atteindre les millions. Nos compositeurs ou beat maker touchent 400 000 GNF pour un instrumental fait en Guinée. Vu qu’ils ne sont pas bien connus, les autres touchent à-peu-près 400 à 500 dollars parce qu’ils sont justement connus et ont du matériel pour produire de la qualité musicale et sonore. Certes nous avons des talents dans ces domaines mais les autres nous dépassent. Pour cause, les différents Etats et les mécènes ont injecté des milliards pour valoriser leurs industries. Pourquoi pas nous ? Aujourd’hui, il est temps que les jeunes vivent de leurs efforts. Nous y travaillons à tous les niveaux en initiant surtout des formations.
Ousmane Kourouma a passé ses études jusqu’au lycée en Guinée. Il va ensuite voyager pour le Ghana où il décroche un diplôme en IT et en langue anglaise. Il va s’offrir des cours en son et en arrangement. Une fois de retour, il conduit la direction technique du studio SBD à la minière, de kania record à comandayah et de yana studio à Kaloum. Directeur de l’entreprise Mbaye Agency à la minière, il quitte pour suivre quatre (4) années de formation au sein du groupe de presse Lynx-Lance. De simple reporter, il devient responsable du desk culturel et médiateur de la radio. Le jeune guinéen aux mille métiers a enseigné durant deux ans à l’ISAG de Dubréka. Ousmane Kourouma nous raconte la suite de sa vie professionnelle.
Après, à l’aide d’une formation de producteur d’émission financée par le groupe lynx, j’ai été appelé à mener la coordination du groupe c24. Je suis également passé par Mercure fm, à star21 Tv. Aujourd’hui je suis à kaback Tv.
Pour mieux concentrer ses efforts, Ousmane compte sortir des singles qui seront couronnés par un album. Par ce geste, il veut démontrer son talent d’artiste, et partager
Justement Ousmane, est-ce facile de sortir un album en Guinée ?
Pour les amateurs oui mais pas facile pour les professionnels. Soyons conscients d’un fait, il faut de gros moyens et toute une équipe d’encadrement pour la production. Malheureusement encore une fois, en Guinée de nos jours l’autoproduction reste la plus grande alternative ‘’meurtrière’’ pour la culture surtout quand elle est pratiquée par des particuliers. Je suis Directeur d’une boite de production (KAM COM PROD), je sais de quoi je parle. Nous, nous accompagnons les artistes: ASHLEY, CAROLINE SASSANDOUNO ET DJELY SAYON. Nous sollicitons les mécènes pour financer nos politiques de marketing afin de redorer l’image du business, du show au-delà de la guinée.
Parlez-nous de la fédération des ingénieurs et arrangeurs de Guinée. Elle a été créée quand et quel est son objectif ?
Créée il y’a deux mois, la fédération des ingénieurs, et arrangeurs réunit toutes les personnes qui pratiquent la technique en studio d’enregistrement, en studio radio et télé. Elle fédère aussi les associations et corporations qui participent à la production (programmeur) et au traitement des œuvres et de leur diffusion sur les ondes et les scènes. Son objectif c’est fédérer pour mieux former et rendre les acteurs et leurs produits plus compétitifs.
Vous-êtes le porte-parole de cette fédération, elle compte combien de membres et quels sont les projets sur le terrain ?
Nous sommes une centaine de membres qui comptons démarrer bientôt une série de formations en collaboration avec le département de l’enseignement technique et professionnel, le département de la jeunesse, de la culture, et des postes et télécommunication.
La Rédaction